Publié dans Société

Coupure d’électricité dans les hôpitaux - Deux ministères se refilent la patate chaude

Publié le mardi, 28 décembre 2021

Durant le week-end de Noël dernier, des patients hospitalisés, atteints des formes modérées ou graves de la Covid-19, ont succombé à défaut d’oxygène. Effectivement, suite à une coupure d’électricité fournie par la compagnie nationale d'eau et électricité Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), les générateurs d’oxygène sont tombés en panne. Le nombre exact de ces malades du coronavirus ayant perdu la vie, n’est pas connu jusqu’à présent. Cependant, divers témoignages partagés sur les réseaux sociaux ont confirmé qu’il y en avait plusieurs. Le ministère de la Santé publique n’a ni confirmé ni infirmé le décès de ces personnes testées positives à la Covid-19 à cause d’un délestage. 

Dans une publication partagée sur Facebook avant-hier, le directeur de Cabinet auprès du ministère de l’Energie et des Hydrocarbures, Odon Marius Randrianaina a reconnu cette pénurie d’électricité fournie par la JIRAMA. Toutefois, il a quand même fait allusion à l’existence des groupes électrogènes qui sont à la disposition des établissements hospitaliers afin de faire face à la coupure. « (…) La question que l’on doit se poser est l’utilisation des générateurs que le Gouvernement a installés au niveau de ces hôpitaux déplorant des décès.  Je peux témoigner moi-même que les hôpitaux ainsi que les Centres de traitement de Covid-19 (CTC-19) ont été tous équipés de générateurs à la pointe de la technologie. A ma connaissance, ces appareils sont conçus pour éviter que les pannes de courant de la JIRAMA ne fassent pas de victimes. Et même au cas où ces générateurs sont endommagés, les hôpitaux concernés ne disposent-ils pas de budget nécessaire pour leur remise en état ? », a-t-il souligné. Cette réaction d’un haut responsable auprès du ministère a complètement enragé la toile, notamment les proches des patients. 

Une source auprès du ministère de la Santé publique a expliqué hier que les Centres hospitaliers universitaires (CHU) utilisent effectivement des groupes électrogènes. Mais malheureusement, ces appareils ne peuvent plus actuellement assurer leurs besoins en énergie électrique. La solution est d’en acquérir de nouvelles machines plus performantes. Et cela afin d’actionner les générateurs d’oxygène en cas de panne de courant. Et de souligner qu’un CHU est en particulier un établissement public national à caractère administratif, c’est-à-dire que 80 % de son budget proviennent des ressources propres. En deux années de crise sanitaire durant laquelle le traitement des patients Covid-19 est gratuit, ces structures de santé n’ont pas fait de recette. Investir en matériel, c’est-à-dire un groupe électrogène à forte capacité demeure ainsi compliqué. « Les hôpitaux sont victimes d’un mauvais service en matière d’électricité de la JIRAMA. Au lieu d’une puissance de 320 kVA, les établissements hospitaliers n’en reçoivent que 220. Et cette production d’électricité de faible puissance est mortelle pour les patients nécessitant un respirateur artificiel. Etant donné que cette compagnie nationale d'eau et d'électricité a été subventionnée suivant le contexte Covid-19, les zones où sont implantés les établissements sanitaires doivent être priorisés. Auparavant, une double ligne a été installée par la JIRAMA et même en cas de coupure de courant, aucun problème n’a été détecté », a rappelé cette source. 

La Rédaction

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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